La conquête spatiale connaît un engouement et un regain de popularité inégalés.
Il y a encore quelques années, ce secteur n’était pas soumis à la concurrence et n’avait ainsi connu aucune innovation majeure depuis la guerre froide. Les agences gouvernementales (notamment américaine et russe) étaient alors les principaux acteurs sur ce marché et à force de coupes budgétaires, ne parvenaient pas à produire d’amélioration significative.
Mais Elon Musk et sa société SpaceX sont depuis passés par là, avec les succès qu’on leur connaît, notamment des fusées réutilisables et des contrats pour diverses missions en collaboration avec la NASA.
Deux autres milliardaires sont également dans la course, Jeff Bezos et Richard Branson, qui ont le mérite d’être parvenus à effectuer leurs premiers vols spatiaux avec des passagers non professionnels via leurs sociétés Blue Origin et Virgin Galactic respectivement.
Les Américains semblent avoir une longueur d’avance, mais des entreprises européennes et chinoises se positionnent également, avec l’ambition de diminuer encore les coûts d’accès à l’espace et surtout de s’accaparer une part d’un gâteau au potentiel si grand qu’on n’en distingue même pas encore toute l’ampleur aujourd’hui.
Alors, pourquoi aller dans l’espace ?
Bien qu’il y ait le souci de l’impact environnemental (terrestre et spatial) à envoyer en orbite un nombre croissant de fusées et de satellites, l’espace est désormais ouvert aux activités commerciales et lucratives, et les entrepreneurs du monde entier l’ont bien compris.
On peut aujourd’hui résumer les applications commerciales principales en 4 catégories, mais il y en aura certainement bien d’autres à mesure que la technologie s’améliorera et que l’humain repoussera les limites de l’espace.
L’imagerie satellite : un nombre croissant d’entreprises privées souhaite aujourd’hui mettre en orbite des satellites pour diverses applications : suivi météo et environnemental (cartographie de la déforestation, détection des mines illégales, détection des fuites de méthane etc), suivi des récoltes agricoles, tracking de bateaux, défense militaire privée et publique pour n’en citer que quelques-unes.
Le déploiement d’internet à grande échelle : Starlink, la division des satellites de SpaceX, s’est donné pour mission de déployer une flotte de satellites qui permettront de fournir une connexion internet haut débit à n’importe quel endroit du monde. Cela pourrait permettre à terme de passer de 2 milliards à 6 milliards d’êtres humains connectés, avec tout le potentiel de croissance et de retombées économiques supplémentaires que cela implique
Le tourisme spatial : c’est l’activité sur laquelle semblent se focaliser Blue Origin et Virgin Galactic pour l’instant, avec des prix encore élevés mais des listes d’attente longues de plusieurs années déjà, validant au moins partiellement la demande pour ce type de tourisme et la viabilité économique du business model. On retrouve également dans cette catégorie des projets allant des voyages vers l’ISS (la station spatiale internationale) ou même la Lune aux hôtels spatiaux ou encore des vols en ballon dans l’espace.
L’exploration spatiale au sens large : SpaceX a un avantage considérable sur cette branche et a comme ambition ultime d’envoyer des missions habitées sur Mars. Afin de parvenir à cet objectif, SpaceX décroche de plus en plus de contrats pour différentes missions intermédiaires, la dernière en date étant d’envoyer une sonde vers Europe, un satellite de Jupiter, sur lequel se trouvent peut-être des formes de vie liées aux couches de glace et potentiels lacs souterrains présents sur Europe.
On peut également ranger dans cette 4è catégorie l’exploitation de gisements de matières premières et de ressources naturelles provenant de l’espace.
Tous ces éléments font que les milliardaires cités plus haut ont clairement un intérêt financier dans la conquête spatiale de la décennie à venir. Investir maintenant pour être les premiers à récupérer les fruits d’un travail dur et complexe, c’est tout l’enjeu d’aujourd’hui, et cela s’annonce palpitant à suivre !
Cheers,
Joel @ The Investor Group
Comments