A l'heure de la crise énergétique, certains particuliers ont fait le choix d’avancer de façon écologique vers l’autonomie énergétique en installant des panneaux solaires. Mais la rentabilité d'un tel investissement ne s'appréhende que sur la base d’hypothèses de production et de consommation et surtout d’évolution du prix du kWh sur les prochaines années. Est-ce donc uniquement une contribution à une planète plus verte ou également un pari financier qui s’avère rentable ?
Il est opportun de faire le point après installation pour vérifier les hypothèses. Après une année de production photovoltaïque, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Je propose dans cet article de partager avec vous mes résultats et de faire un calcul simple mais éclairé de rentabilité de mes panneaux photovoltaïques sur la base de donnés réelles et non plus d’hypothèses.
Les panneaux ont permis de faire baisser le nombre de kWh achetés au fournisseur d’électricité de 66%, passant ainsi de 15,137 kWh à 5,191 kWh sur une année. Ce gain réduit considérablement mes besoins de trésorerie pour le poste énergie. Le Graphique 1 montre l’impact de la production sur la baisse des kWh achetés au réseau (d’octobre à septembre de l’année suivante). La différence est couverte par la production qui est auto-consommée.
Graphique 1 : Achat de kWh au réseau avant et après l’installation de panneaux photovoltaïques
Source : TIG
Les paramètres du projet sont les suivants :
Achat de 18 panneaux photovoltaïques de 425 Wc au prix de 18,664 EUR (frais d'installation incluse)
Baisse du nombre de kWh achetés au réseau : 9,946 kWh à 0.20 EUR/kWh soit 1,989.2 EUR économisés
Revente des excédents de production : 5,408 kWh à 0.10 EUR/kWh, soit 540.8 EUR économisés
Subvention de l'installation de 474.3 EUR/an sur 5 ans
Sur la base de ces éléments et avec des hypothèses conservatrices pour les années à venir, le calcul de rentabilité affiché dans le Tableau 1 montre un retour sur investissement entre 5 et 6 ans.
Tableau 1 : Récapitulatif des données sur la première année de production photovoltaïque
Source : TIG
Remarque 1 : le particulier qui produit ses kWh suit de près sa production et donc aussi sa consommation. Il s’emploi à ajuster son comportement pour consommer davantage en journée dans les plages ensoleillées et réalise aussi des économies de consommation.
Remarque 2 : La rentabilité dépend du lieux où sont localisés les panneaux PV. Le chiffrage correspond à des panneaux sur une commune du Var, région la plus ensolleillée de France. Le prix d’achat impacte la rentabilité, les données ont pu changer depuis 2022.
Prochaine étape : parvenir à une plus grande autonomie en évitant les revente de surplus et les achats des kWh non produits (la nuit ou par mauvais temps). Cela passe par des batteries encore chères
Graphique de la semaine
Pour rester sur la thématique du solaire résidentiel, la demande électrique en Europe est en baisse par rapport aux années précédentes et cela est dû en grande partie au solaire résidentiel, qui grignote la demande des particuliers auprès de leur fournisseur d'électricité, en France (Graphique 2) comme en Allemagne (Graphique 3). La Suisse (Graphique 4) est à la traîne et voit sa demande électrique stable en 2023, mais elle dispose de tout le potentiel pour la réduire également grâce au solaire résidentiel.
A long terme, il y aura une demande supplémentaire de la part des pompes à chaleur et des véhicules électriques, mais en attendant, il est vraiment satisfaisant de voir que beaucoup de particuliers ont, comme nous, réagi à la hausse des coûts de l'énergie en investissant dans des panneaux solaires.
Graphique 2 : Demande électrique française cumulée (TWh)
Sources : TIG, Bloomberg
Graphique 3 : Demande électrique allemande cumulée (TWh)
Sources : TIG, Bloomberg
Graphique 4 : Demande électrique suisse cumulée (TWh)
Sources : TIG, Bloomberg
Mouvements sur les marchés
La hausse des rendements obligataires est devenue le thème majeur de la semaine et a influencé les autres classes d’actifs. Les marchés financiers ont commencé à se résoudre au fait que les taux ne baisseront pas de si tôt, alors qu'ils accordaient peu de crédibilité aux discours des banques centrales selon lesquels l’inflation était trop longue à baisser et nécessitait des taux d’intérêt élevés. Les taux à long terme et les actions intègrent donc logiquement cette nouvelle donne. Aux USA, les taux à long terme enchaînent une nouvelle semaine de hausse portant le rendement à 10 ans à 4,79% (+0,21%) c’est-à-dire 0,91% au-dessus du niveau de début d’année, en déstabilisant au passage les bourses. Néanmoins, la baisse du prix du pétrole de 10% sur la semaine pondère un peu le pessimisme.
Tableau 2 : Synthèse hebdomadaire des mouvements observés sur les principales classes d'actifs
Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 8 octobre 2023
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