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Que cache la lourde perte de la BNS, peut-elle se répéter ?

Dernière mise à jour : 25 nov. 2022




Le 29 juillet 2022, au milieu de l’été, la BNS a publié ses comptes semestriels qui font apparaître une lourde perte de 95,2 milliards de francs. Il y a 18 mois, nous avertissions déjà sur l’exposition de la BNS aux risques de marchés et sur la probabilité que la BNS fasse un jour une perte importante dans une configuration défavorable de marchés (voir article du 13 janvier 2021 BNS : interventions record en 2020, le profit est-il à la hauteur du risque ?)


La BNS a déjà enregistré des pertes par le passé, mais l'ampleur est exceptionnelle dans son rapport intermédiaire au 30 juin 2022 et est équivalente à environ 13% du PIB annuel suisse. L’importance de la perte en termes économiques est significative et elle a créé une onde de choc dans le pays et au-delà. Faut-il craindre pour la crédibilité du franc ?


Les questions fusent : d’où provient la perte ? Peut-elle se reproduire ?

Le bilan de la BNS est constitué à plus de 90% de réserves de change accumulées lors de ses nombreuses interventions sur les devises. Pour freiner la force structurelle du franc, la BNS vend du franc sur les marchés et achète des devises, principalement de l’euro. Au fil des années, la BNS a donc accumulé d’énormes positions qui ont atteint jusqu’à 120% du PIB suisse ces dernières années. Ces positions en devises sont investies en suivant le principe prudent de diversification sur de multiples classes d’actifs, principalement en actions et obligations, par nature risqués. Il n’en reste pas moins qu’une bonne diversification peut limiter le risque mais ne l’élimine pas.


Le premier semestre a été atypique car la BNS a connu des vents contraires en même temps sur les actions, les obligations et les devises. La baisse du marché des actions a été en moyenne de 17% en Europe (indices Eurostoxx 600 et SMI) et de 21% pour l’indice des actions américaines S&P 500, comme le montre le graphique des indices boursiers ci-dessous. Cette baisse peut expliquer la perte de 44 milliards de francs enregistrée par la BNS sur le portefeuille de plus de 200 milliards de francs investis en actions.


Graphique 1 : Évolution en % des indices boursiers suisse, européen et américain sur le 1er semestre 2022

Source : Yahoo Finance


Durant la même période, les obligations ont perdu beaucoup de leur valeur dans un contexte de hausse des taux et d’inflation. La hausse des rendements obligataires de 150 points de base en Europe et aux États-Unis (voir graphique des rendements des emprunts d’États ci-dessous) peut expliquer la perte de 49 milliards sur son portefeuille obligataire d’environ 650 milliards de francs et de 4,9 années de duration.


Graphique 2 : Évolution en % des rendements des emprunts d’États sur le 1er semestre 2022

Source : Bloomberg


Enfin, la hausse du franc contre les devises inscrites au bilan explique 10 milliards de francs supplémentaires de moins-values de change.


Pour aller plus loin

Notre focus de cette semaine dans le Dashboard Investor Group analyse les raisons de cet accident de parcours de la BNS, la pertinence de l’accumulation de risques dans le bilan de la BNS, les perspectives pour le deuxième semestre et tente de déterminer si les contribuables suisses doivent s’inquiéter de cette perte de la BNS.


Pour accéder à ce focus de la semaine, à 52 autres dossiers similaires (1 par semaine pendant 1 an) sur des sujets liés à l’investissement et à notre dashboard interactif, c’est par ici : https://www.the-investor-group.com/dig


Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult le 03/08/2022


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