Quatre mois après, ils sont de retour. Comme nous l’évoquions dans notre précédent article, il n’a pas fallu longtemps à Qoqa pour remettre ça avec le DDP immobilier (voir l’explication de ce qu’est le DDP dans notre précédent article).
Cette fois-ci, ce ne sont pas des appartements, mais des villas sur plan à Pully (Vaud), qui sont parties en 59 minutes selon la plateforme.
Les chiffres annoncés sont disponibles ci-dessous :
Aussi élevé que soit le prix du bien proposé dans l’absolu en propriété classique (ici 1,780,000 CHF), l’objectif recherché est toujours de proposer un coût effectif en apparence plus avantageux que si l’on était locataire.
Cette fois-ci, le coût effectif avancé par Qoqa suggère que l’on réalise une économie mensuelle substantielle de (5300 - 3,950) / 5,300 = 25.47% en devenant propriétaire, tout en amortissant un petit peu (lors de la première opération on était à 19.66% d’économie annoncée).
J’émets quelques réserves sur le fait qu’une villa de 4.5 pièces et 149 m² se louerait à Pully à 5,300 CHF/mois, ...
... mais il est vrai à la rigueur qu’un expat anglo-saxon qui ne connaît pas le marché et qui est pressé de trouver une solution de logement pour commencer son nouveau contrat au sein d’une grande multinationale pourrait peut-être mordre à l’hameçon.
L’essentiel des risques liés à ce type d’acquisition a déjà été abordé dans notre 1er article sur le sujet, je ne vais donc pas revenir dessus. J’ajouterai simplement deux nouveaux risques à prendre en compte :
celui de la hausse des taux d’intérêt
celui des retards de livraison des villas et du dépassement de budget dû à la pénurie de matériaux.
Ces derniers sont à prendre avec d’autant plus de considération que la guerre en Ukraine a éclaté entre la 1ère promotion Qoqa (décembre 2021) et celle-ci (avril 2022), ce qui pourrait accélérer l’inflation et forcer les banques centrales à réhausser leurs taux d’intérêt.
Avec cette approche DDP, le plafond des prix immobiliers peut théoriquement être repoussé encore plus haut en faisant en sorte que les futurs acquéreurs deviennent propriétaires de morceaux de plus en plus petits.
La prochaine étape sera de combiner l’approche DDP mise en avant ici (où l’acquéreur détient uniquement le bâti et pas le terrain) au crowdfunding immobilier, où l’acquéreur achète uniquement un bout du bâtiment avec d’autres investisseurs, typiquement d’autres investisseurs privés ou même des caisses de pension à la rigueur (voir notre article sur le crowdfunding immobilier pour un rappel de comment cela fonctionne).
Rendez-vous à 15,000 CHF/m² de prix moyen en Suisse dans 5-10 ans ?
Source : realadvisor.ch
Quand on sait que le marché est pratiquement organisé pour que les prix continuent de monter, ça donnerait presque envie d’acheter (même par morceaux), sauf que le rendement réel ne compense pas le risque pris.
Tant que les taux d’intérêt resteront bas en Europe (et donc encore plus bas en Suisse, puisque sinon le franc s’apprécie trop), l’immobilier restera le placement de préférence pour son risque limité et ses revenus stables (type obligataire) pour les gros portefeuilles.
Les solutions de morcellement de la propriété continueront donc probablement de voir de la demande venant des particuliers, faute d’alternative.
Si cet article vous a été utile, n’hésitez pas à jeter un œil à nos cours sur l’immobilier pour aller plus loin : https://formation.the-investor-group.com/investir-immobilier-theinvestor
Cheers,
Flavien @ The Investor Group
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