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Pourquoi le yen dévisse ? 

Dernière mise à jour : 22 mai 2024


Le yen japonais a dévissé contre le dollar américain et la plupart des devises depuis 2020. Correction passagère ou un ajustement durable du yen ?


Le yen a perdu la moitié de sa valeur contre le dollar américain depuis 2020. Un dollar valait en 2020 proche 100 yens, maintenant 1 dollar se négocie autour de 155 yens, comme le montre l’évolution du taux de change entre le USD/JPY sur la courbe en orange (Graphique 1). Que s’est-il passé depuis la fin de la période Covid ? La réponse est l’inflation et l’inaction de la banque centrale, la Banque du Japon (BOJ).


Graphique 1 :  Cours du change du yen pour un dollar (en orange, échelle de droite) et écart de rendement du 10 ans US- Japon (en rouge, échelle de gauche)

Sources : TIG, Bloomberg

 

Historiquement, le Japon a connu une situation de devise forte combinée à une inflation très basse proche de 0% et même la déflation de 2009 à 2013 et durant la période Covid. Mais depuis que l’inflation a bondi, le yen s’est aussi fortement déprécié. En effet, la BOJ n’a pas monté les taux d’intérêt comme toutes les autres banques centrales au monde qui voulaient combattre l’inflation. La BOJ a donc désavantagé le yen qui perdait son attractivité. Alors que la FED, la BCE et la BNS ont monté les taux d’intérêt de 5,25%, 4.75% et 2,50% respectivement pour faire face à la hausse de l’inflation, la BOJ n’a toujours pas monté les taux d’intérêt qui restent autour de 0%. En conséquence, les investisseurs se débarrassent du yen pour profiter des primes offertes sur les taux d’intérêt étrangers supérieurs de 4% à 5% sur les autres devises notamment l’euro et le dollar. D’ailleurs, les épargnants japonais ne sont pas les derniers à se débarrasser du yen. Le rendement du bon du Trésor américain 10 ans rapporte près de 4% de plus que le rendement souverain japonais à 10 ans. Une prime de 4% tous les ans pendant 10 ans représente un gain considérable pour l’épargnant japonais friand de haut rendement.


La BOJ, qui est une banque centrale avisée, sait qu’elle ne peut pas simultanément avoir une politique monétaire indépendante, contrôler le taux de change et laisser circuler librement les capitaux. Si elle fixe les taux beaucoup plus bas que dans le reste du monde, les capitaux fuient et le yen décroche violemment comme nous le voyons aujourd’hui, surtout dans un contexte où l’inflation japonaise est équivalente à l’inflation américaine et supérieure à l’inflation en zone euro (voir Graphique 2).


Le Japon doit choisir entre maintenir les taux d’intérêt de la BOJ à 0% ou stabiliser la valeur du yen. La BOJ va-t-elle alors monter ses taux d’intérêt comme il serait logique de penser ? Rien n’est moins sûr. Car des hausses de taux déstabiliseraient le système financier. La BOJ se tirerait une balle dans le pied, car elle détient dans son bilan la moitié des encours de la dette de l’Etat japonais, déjà surendetté, et s’infligerait ainsi des pertes colossales.

Alors, la BOJ doit choisir entre les taux et le yen, mais exclure de relever ses taux pour les aligner sur ceux pratiqués par ses partenaires pourrait signifier que le yen coule davantage, que l’inflation importée augmente, au risque d’une réelle crise sur le marché des changes. Le soleil semble se coucher au pays du Soleil Levant.


Graphique de la semaine 

Dans un passé récent, le Japon a connu la déflation, c’est-à-dire une baisse prononcée de l‘indice des prix sur une période prolongée. Entre 2009 et 2013, les prix avaient baissé de -2,5%. La BOJ n’a cessé de combattre la déflation par des taux zéro ou négatifs. Elle a gardé ce biais de la crainte de la déflation, si bien que l’arrivée de l’inflation qui a dépassé 4% en 2023 a été saluée comme une victoire qu’elle ne voulait pas gâcher en montant les taux d’intérêt comme ses partenaires. Mais en creusant l’écart de ses taux d’intérêt avec le reste du monde, elle a pénalisé le yen et favorisé l’inflation importée, comme expliqué en début d'article. L’inflation japonaise dépasse désormais l’inflation de la zone euro.


Graphique 2 :  Inflation au Japon (% glissement annuel)

Sources : TIG, Bloomberg


Mouvements sur les marchés

La semaine écoulée a connu une baisse des indices boursiers et des rendements obligataires en inversant en partie les mouvements de la semaine précédente. Le dollar a baissé ainsi que le pétrole, l’or et le bitcoin.

 

Tableau 1 : Synthèse des mouvements hebdomadaires sur les principales classes d'actifs


Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 8 mai 2024.

Pour réagir à cet article, n'hésitez pas à contacter epa.finconsult(at)gmail.com



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