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Photo du rédacteurEtienne @ EPA Finconsult

Pourquoi la consommation est-elle en panne ?



La crise sanitaire (COVID-19) a brutalement stoppé l’économie en 2020. Les restrictions de mouvements de la population ont pénalisé l’activité dans les services comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la culture, les salles de sports pour ne parler que de ceux-là, faisant chuter la consommation. Les dommages causés à l’économie par les multiples formes de couvre-feu ou confinement ont lourdement pesé. Alors que l’épidémie s’est stabilisée et commence à refluer, que la vaccination de masse progresse, l’économie va-t-elle reprendre son rythme d’avant crise?


La situation est difficile pour ceux touchés directement par la crise et pour ceux qui par ricochet risquent de l’être à terme. Les épargnants qui seraient en capacité de consommer sont frileux et restent modérés dans leurs ardeurs de consommation. De façon générale, les agents économiques thésaurisent.


En France, 3 milliards d’euros ont été mis de côté par mois en 2020 en moyenne sur les Livret A et de Développement Durable et Solidaire (LDDS), et 5 milliards d’euros pendant les mois de confinement. Insensible au niveau extrêmement bas des taux, cette épargne de précaution a gonflé les encours de ces livrets de 37 milliards d’euros en 2020 et est symptomatique d’un malaise : autant d’argent qui aurait pu alimenter la consommation !


Livret A et Livret de Développement Durable et Solidaire Sources : CDC, EPA finconsult


Les abondantes aides distribuées par l'État protecteur jouent leur rôle d’amortisseur du choc économique et social. Mais le contribuable comprend que la générosité de l’Etat se fait à ses frais et de façon très rationnelle, il thésaurise ce que l’Etat apporte en aide. En effet, il se trouve avec un choix limité pour dépenser son argent et anticipe peut-être que les hausses d’impôts sont inéluctables pour financer les déficits.


La politique budgétaire est utilisée à plein régime, la politique monétaire est hyper accommodante avec des taux historiquement bas, que manque-t-il pour que l’économie redémarre ?


La confiance certainement. Tant que l’horizon reste brouillé d’un point de vue sanitaire mais aussi financier, la confiance fera défaut. Redonner confiance se fera en inversant les politiques d’urgence au plus vite dès que ce sera possible. Les contribuables ont besoin de comprendre que les dirigeants aux commandes feront preuve de responsabilité budgétaire par la stricte maîtrise des dépenses pour équilibrer les budgets suite à la crise . Mais la confiance s'acquiert aussi en traitant le problème du déficit de la sécurité sociale et des régimes de retraites.


Alors seulement sera venu le temps de consommer plutôt que d’épargner. Les anticipations sur l’économie et les taux changeront de direction et l’économie échappera au ‘’piège à liquidité’’, phénomène bien connu en économie et qui rend la politique monétaire inopérante comme au Japon. L’économiste Keynes a décrit ce phénomène qu’il a appelé la “Trappe à liquidité” : une fois que les taux d'intérêt sont proches de leur limite basse (zéro pourcent) ou qu’ils ont chuté en deçà d'un certain seuil, la préférence des agents pour les actifs liquides est telle qu'elle devient absolue et supplante la préférence habituelle de rechercher du rendement sur les actifs plus risqués. Ces actifs, poussés par la baisse des taux, offrent des rendements relativement bas au regard du niveau de risque encouru par leur détention. Les taux bas ne stimulent plus l’investissement et la politique monétaire devient incapable de stimuler l'économie.


Le Japon connaît cette situation depuis plus de deux décennies. Paradoxalement, un resserrement budgétaire pour accompagner la reprise et une hausse des taux enverraient des signaux positifs en Europe et aux États-Unis, qui pourraient contribuer à restaurer la confiance.



Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 10 mars 2021

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