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Pourquoi la BNS s’empresse-t-elle de baisser les taux ?

Dernière mise à jour : 28 juin 2024


La Banque Nationale Suisse (BNS) avait déjà été la première à baisser de façon inattendue son taux directeur en mars 2024, elle l’a une nouvelle fois abaissé de 0,25% le 20 juin 2024 à 1,25% pour la deuxième fois consécutive (voir Graphique 1).

 

Graphique 1 :  Évolution des taux directeurs de la BNS, BCE, Fed et BoE

Sources : TIG, Bloomberg

 

Pourquoi la BNS enclenche-t-elle un nouveau cycle de baisse de taux d’intérêt très en avance sur ses homologues ?


Le retour de l’inflation suisse dans sa plage de stabilité entre 1% et 2% et au niveau le plus bas parmi ses partenaires a permis à la BNS de baisser les taux d’intérêt. Mais les pressions inflationnistes continuent de diminuer depuis le premier trimestre notamment à cause de la forte appréciation du franc.


Pourquoi cet empressement de la BNS de baisser les taux ?


Le franc profite de l’incertitude en Europe provoquée par le résultat des élections européennes et notamment en France depuis que le Président français en réaction a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale et a provoqué de nouvelles élections. Les turbulences sur les marchés ont fait bondir le franc en tant que valeur refuge, il a gagné 4% contre l’euro et 3% contre le dollar depuis fin mai 2024 (voir Graphique 2).

 

Graphique 2 :  Taux de change du franc contre euro (bleu) et dollar US (rouge) en 2024

Sources : TIG, BCE

 

Mais la hausse du franc a pour conséquence d’accentuer la désinflation.


En effet, les prix des importations ramenés en franc baissent avec l’appréciation du franc, particulièrement les prix de l’énergie qui ont un impact important dans la formation des prix en Suisse. La BNS prend donc logiquement les devants en baissant les taux pour freiner la hausse du franc et le rendre moins attractif.  


La baisse de taux de la BNS en mars 2024 avait déjà rendu le franc moins attractif.


La baisse des taux suisses avait augmenté le différentiel de taux ou la prime en faveur de l’euro et du dollar. Mais les efforts de la BNS ont été annihilés par la BCE qui a aussi baissé les taux début juin 2024. La BNS a donc repris la main le 20 juin, mais n’en faudra-t-il pas davantage face au risque politique en France pour endiguer les flux de capitaux européens qui se portent sur le franc ? Réponse le 30 juin et le 7 juillet après les deux tours des élections en France, qui selon les sondages pourraient consacrer la montée des extrêmes et rendre la France, sans majorité, ingouvernable.

 

Graphique de la semaine 

Depuis les élections européennes, des tensions sont apparues entre les signatures des États souverains européens. Le taux d’emprunt que les États français et italien doivent payer sur les marchés internationaux pour se financer se sont considérablement accrus par rapport à l’État allemand qui est perçu comme la signature la plus sûre dans l’Union Européenne (UE). Pour la France et l’Italie, ces écarts de taux d’emprunt à 10 ans par rapport à l’Allemagne ont gonflé de 30 et 25 points de pourcentage respectivement pour atteindre 0,78% et 1,05% (voir Graphique 3). Ces écarts de taux d’emprunt sont communément qualifiés de primes de risque. Leurs évolutions reflètent la perte de confiance des investisseurs sur les marchés internationaux ou la dégradation de la signature de la France et de l’Italie depuis les élections.

 

Graphique 3 :  Écarts de taux d’emprunt (10 ans) de la France et l’Italie par rapport à l’Allemagne

Sources : TIG, BCE

 

Mouvements sur les marchés

Les marchés financiers ont connu de fortes turbulences depuis les élections du Parlement européen dans les pays de l’Union Européenne (UE) qui se sont tenues le 9 juin 2024. Les indices boursiers ont baissé en Europe alors qu’ils ont monté aux État-Unis.

Les taux d’emprunt à 10 ans ont fortement baissé en Allemagne et Suisse alors qu’ils ont légèrement progressé en France et en Italie. Cette divergence accroit l’écart de taux entre ces deux groupes de pays, signifiant une perte de confiance dans la signature de la France et de l’Italie de la part des investisseurs internationaux. Ceux-ci exigent une prime de risque plus élevée pour détenir des titres de dette français ou italiens par rapport aux titres de dette allemands ou suisses perçus comme les plus sûrs en Europe.

L’euro s’est globalement déprécié tandis que le franc s’est globalement apprécié.

 

Tableau 1 : Mouvements des principales classes d'actifs depuis les élections en Europe


Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 27 juin 2024

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