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Panique des marchés boursiers début août 2024, quelle part de rationnel ?


Début août 2024, les bourses mondiales dévissaient subitement dans le sillage de l’effondrement de la bourse de Tokyo qui a perdu près de 12% le 5 août. Depuis, les bourses se sont stabilisées et ont petit à petit rattrapé le terrain perdu, sauf au Japon (en rouge sur le Graphique 1). Un calme peut-être précaire semble régner, ce qui pose la question d’une surréaction des bourses ou d’un véritable retournement de tendance ?

 

Graphique 1 :  Evolution des principaux marchés boursiers (USA, Japon, Suisse et Zone Euro)

Sources : TIG, Yahoo Finance


Il est clairement établi que deux éléments clés ont déclenché la panique boursière. D’abord, la hausse des taux de la Banque du Japon à 0,25% qui abandonne sa politique de taux d’intérêt à zéro ou négatifs en vigueur depuis deux décennies. Ensuite, les chiffres du chômage américain ont affiché une nouvelle hausse à 4,3% de la population active en juillet 2024, faisant craindre une récession imminente. S’agit-il de faux signaux ou les motifs d'inquiétude sont-ils réels?


Que peut-on dire de ces deux éléments déclencheurs avec un peu de recul ?


Sur le Japon, un tournant monétaire semble être négocié. Les taux bas et la résurgence de l’inflation ont fait dérailler le yen. La confiance a été sapée et la baisse du yen auto-alimente l’inflation. Cet élément va perdurer car la petite hausse de taux de la Banque du Japon de 0,25% ne suffira pas à dissiper la défiance. Elle aura tout juste permis au yen de s’apprécier temporairement grâce à la clôture des positions de portage financées par le yen (appelé communément carry trade, voir le Graphique de la semaine). Il faut s’attendre à de nouvelles hausses de taux.


Sur les Etats-Unis, la hausse du chômage lancinante continue avec un taux de chômage à 4,3% c’est-à-dire presque 1% au-dessus de son point bas d’avril 2023 à 3,4%. Une hausse de cette magnitude a été significative par le passé, indiquant un retournement de tendance associé à une récession.


La panique boursière avait certainement un côté émotionnel, mais les raisons de la baisse étaient rationnelles. Evidemment, d’autres facteurs rationnels pourraient aussi pousser la correction des marchés actions davantage : leur niveau de surévaluation, les échéances électorales, l’incertitude géopolitique ou une crise de la dette que ce soit au Japon, aux Etats-Unis ou en Europe. Le ton a été donné sur la fragilité et la volatilité des marchés et il doit inciter à la prudence.


Graphique de la semaine 


Le graphique montre l’évolution du yen pour un dollar. Depuis 2023, le yen s’est considérablement déprécié contre le dollar américain, un dollar sur le Graphique 2 permettant d’acheter de plus en plus de yen. Les taux d’intérêt étant restés très bas à 0% sur le yen alors qu’ils avaient monté fortement sur toutes les autres devises majeures, il était devenu intéressant pour les intervenants spécialisés d’emprunter en yen pour engranger des gains de portage sur d’autres devises plus rémunératrices. De nombreux intervenants ont alors mis des positions de portage (carry positions) en vendant le yen contre dollar notamment. Le différentiel de taux d’intérêt entre le yen à 0% et le dollar à 5,25% était tel que tant que le dollar ne se dépréciait pas de plus de 5% sur une base annuelle, la position restait gagnante.

Cependant, les anticipations de hausse de la Banque du Japon et de baisse de taux de la FED (ayant pour effet de réduire ce différentiel de taux) ont changé la donne durant l’été. Nombre d’intervenants ont alors préféré liquider leurs positions de portage, en revendant le dollar contre yen ce qui a fait bondir le yen de plus de 12% contre le dollar.   

 

 Graphique 2 :  Cours d’un dollar américain contre le yen japonais (USD/JPY)

Sources : TIG, Yahoo Finance

  

Mouvements sur les marchés

 

Les indices boursiers ont petit à petit continué à gagner du terrain, effaçant quasiment les pertes enregistrées début août. Les rendements obligataires sont restés relativement stables tandis que sur le marché des changes le dollar a perdu du terrain, davantage contre l’euro que le franc. Il faut noter que l’or a attiré les regards en inscrivant un nouveau record historique à plus de 2500 USD par once.

 

Tableau 1 : Synthèse des mouvements hebdomadaires sur les principales classes d'actifs


Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 22 août 2024

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