Venant tout juste de rentrer d’un déplacement professionnel d’une semaine à Singapour, je me suis dit que le sujet de cette semaine porterait sur la place de la Suisse sur l’échiquier international, et notamment l’attractivité de la Suisse en comparaison internationale.
Il n’y a pas besoin de réinventer la roue pour réaliser ce genre d’analyse car beaucoup de monde s’est déjà penché sur ce sujet. Cependant, il est très difficile de dresser une image exhaustive en un seul article et on se limitera donc à 3 sources pour tenter de se faire une idée du positionnement de la Suisse en matière de :
Influence globale, via le “Country Power Index” de Ray Dalio
Compétitivité fiscale, via le “International Tax Competitiveness Index” de taxfoundation.org
Attractivité pour les grandes fortunes, via le “Private Wealth Migration Dashboard” de Henley & Partners
En ce qui concerne l’influence globale, la Suisse est une puissance modeste en déclin selon l’analyse de Ray Dalio :
Ses forces concernent son état de droit solide, sa faible corruption et son endettement bas
Ses faiblesses sont son poids économique limité à l’échelle internationale, sa faiblesse militaire et le peu de croissance attendu sur les 10 prochaines années (0.9% par an).
Au sujet de la compétitivité fiscale, la Suisse se classe 4è parmi les pays de l’OCDE, ce qui est un très bon score.
Il est toutefois à relativiser car ses concurrents directs en matière de fiscalité (comme Singapour et les Émirats Arabes Unis pour ne citer qu’eux) ne font pas partie de l’OCDE.
Enfin, les flux migratoires nets des High Net Worth Individuals (HNWI) sont positifs, ce qui est une bonne chose. Mais comme pour la compétitivité fiscale, ses concurrents directs comme Singapour ou les Émirats Arabes Unis attirent davantage de HNWI.
En conclusion, même si les critères passés en revue dans cet article peuvent montrer une image déclinante de la Suisse, ce n’est pas probablement pas suffisant pour avoir une opinion définitive sur l’attractivité relative de la Suisse.
La qualité des infrastructures, le climat, la qualité de l’enseignement supérieur, l’emplacement géographique ou encore le régime politique sont autant d’atouts qui avantagent la Suisse et qui font évidemment pencher la balance pour les HNWI.
Personnellement, je ne suis pas inquiet du positionnement de la Suisse et je l’ai démontré récemment en y achetant ma résidence principale ;)
Graphique de la semaine
Le taux annuel d’inflation en Suisse se situe depuis 1985 avec le Japon parmi les plus bas des pays développés. L’érosion monétaire minimal est un avantage indéniable pour les investisseurs sur le long terme qui cherchent à préserver la valeur de leur capital. Associée à la bonne performance de l’économie suisse, la confiance des investisseurs internationaux s’en trouve dopée. Logiquement, le franc suisse en profite en bénéficiant d’une appréciation structurelle par rapport aux devises internationales et en devenant une valeur refuge en cas de turbulences.
Graphique 1 : Comparaison du taux d’inflation annuel depuis 1985 dans une sélection de pays
Sources : TIG, Quandl
Mouvements sur les marchés
Les taux à long terme sont toujours sous pression à des niveaux très proches de ceux enregistrés lors de la violente hausse mondiale des taux de 2022. Les marchés des actions sont depuis plusieurs semaines sans réelle tendance tandis que le dollar s’est légèrement apprécié et revient sur ses niveaux de début d’année contre l’euro.
Tableau 1 : Synthèse hebdomadaire des mouvements observés sur les principales classes d'actifs
Cheers,
Flavien @ The investor Group
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