La nervosité sur les marchés financiers s'accroît. Une hausse notable de la volatilité des cours s’observe à travers les différentes classes d’actifs. Depuis le début de 2022, le prix des actions baissait en zigzag avec de larges mouvements de balancier et en parallèle le rendement des obligations augmentait (baisse des cours des emprunts d’États), en lien avec la poussée de l’inflation et les hausses de taux. Néanmoins, depuis quelques jours la configuration a changé. Le Graphique 1 montre que la baisse des actions a donné de la vigueur aux emprunts d‘États ce qui a eu pour effet de faire baisser leurs rendements. Après la spectaculaire hausse des rendements des obligations au cours des derniers mois, leurs mouvements récents semblent indiquer que les emprunts d’États joueraient au moins temporairement le rôle de refuge pour les capitaux qui délaissent le marché des actions. Ce comportement d’aversion au risque de la part des investisseurs a pu s’observer aux États-Unis, en Europe et globalement. Cette attitude des investisseurs face aux risques suggère aussi leur inquiétude sur les perspectives de croissance de l’économie mondiale.
Graphique 1 : Rendements des emprunts d’États à 2 ans pour quelques pays développés (Suisse, Allemagne, Espagne, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis)
Source : Bloomberg
Une hausse subite du dollar est habituelle en période d’aversion au risque. Sur le marché des devises, le dollar américain profite de l’aversion aux risque et des rapatriements de capitaux. Il progresse contre la plupart des autres devises. Le 5 juillet 2022, il a atteint son point le plus haut depuis plus de 20 ans, comme le montre le Graphique 2, et notamment contre l’euro. Ce même jour, l’euro a perdu 1,7% contre dollar en cassant son plancher de 1,0350 dollar pour un euro qui prévalait depuis 2002.
Graphique 2 : Indice du dollar américain composé de 6 devises (EUR, JPY, CAD, AUD, CHF et SEK) depuis 2000
Source : BCE, calcul The Investor Group
Les marchés financiers intègrent un risque de récession. Clairement, l’inquiétude monte sur les perspectives de croissance et les risques grandissant de récession surtout en Europe à proximité de l’Ukraine qui est plus vulnérable aux prix de l’énergie et aux coupures de gaz russes. D’ailleurs, les indicateurs avancés qui reprennent les enquêtes de conjoncture auprès des ménages et des entreprises dans les secteurs manufacturier et des services piquent du nez un peu partout, pointant du doigt le risque de récession qui s’accroît. Le fort recul du prix du pétrole semble corroborer le scénario d’une possible récession.
Les marchés financiers resteront donc très vulnérables et prudents sur les classes d’actifs les plus risquées. Dans un contexte géopolitique très tendu, la multitude de chocs devient très difficile à absorber : généralisation de l’inflation, restrictions de gaz en Europe, arrêt des livraisons ukrainiennes de blé, désorganisation des chaînes d’approvisionnement et nouvelle vague de Covid.
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Article invité rédigé par Etienne @ EPA finconsult (rédaction achevée le 6 juillet 2022)
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