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La force du franc est-elle vraiment anormale, faut-il s’en plaindre ?

Dernière mise à jour : 24 déc. 2021




Le franc s’est renforcé dernièrement contre l’euro et se situe autour de son plus haut niveau historique. Pourquoi s’en étonner ? La force du franc par rapport à l’euro est structurelle, puisque c’est le reflet des bons fondamentaux de l’économie suisse par rapport à ceux de la zone euro.


Pour rappel historique, en janvier 2015 le franc avait enfoncé le taux plancher fixé officiellement à 1.20 franc pour un euro et défendu ardemment par la Banque Nationale Suisse (BNS) au prix de coûteuses interventions sur le marché des changes. La BNS vendit le franc et acheta l’euro par dizaines de milliards d’euros avant de lâcher son taux plancher officiel de 1.20. Dans la foulée, l’euro dégringola (le franc s’apprécia) rapidement pour atteindre le niveau de 1 franc pour 1 euro. Depuis, le franc s’est stabilisé sur les 7 dernières années entre ces deux bornes [1.00 - 1.20] marquées en rouge sur le graphique ci-dessous.








Cependant, depuis 2015, les fondamentaux de l’économie suisse sont restés bien meilleurs qu’en zone euro, ce qui aurait justifié une hausse du franc.

Parmi les meilleurs fondamentaux, l’endettement, l’inflation et la croissance économique sont nettement en faveur de la Suisse.


  • Endettement public : il est clairement bien inférieur en Suisse. Une économie moins endettée est plus solide et elle engage moins les générations futures qui auront la charge de rembourser la dette.


  • Inflation : elle a été structurellement moins élevée en Suisse (graphique en bas). Le graphique fait apparaître que l’inflation en cumul depuis 1998 a été plus de 20% plus élevée dans la zone euro, c’est-à-dire autant de perte de pouvoir d’achat et d’érosion de l’épargne sur la période. Cette dépréciation monétaire supplémentaire sur l’euro est pénalisante et elle rejaillit naturellement sur le cours de change de l’euro en faveur du franc.






  • Croissance économique : elle se mesure par la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB). Elle a été en moyenne plus élevée en Suisse de plus de 10% par rapport à la zone euro en cumul depuis 1998 comme le montre le graphique. Cette croissance supplémentaire en faveur de la Suisse montre la vigueur de l’économie suisse et joue en faveur d’un renforcement du franc par rapport à l’euro.






Un autre élément en faveur du franc est le différentiel de taux d’intérêt très faible entre les deux devises. La baisse des taux d’intérêt sur les principales devises a écrasé ce différentiel comme le montre le graphique sur les taux LIBOR à 3 mois, de sorte que sur les dernières années les taux d’intérêt sur l’euro ont quasiment rejoint les taux d’intérêt sur le franc (voir cours sur la politique monétaire).


Or les taux d’intérêt sur l’euro ont toujours été nettement supérieurs pour intégrer la prime de risque liée à l’euro, qui a désormais quasiment disparu. Sans prime de risque sur l’euro, les investisseurs préfèrent donc s’orienter sur le franc pour bénéficier de ses meilleurs fondamentaux, ce qui le fait monter tout naturellement. Devant cette appréciation du franc, la BNS se trouve face à un dilemme : vus les taux négatifs, il est difficile de les baisser davantage pour rétablir une prime de risque avec l’euro. Elle se retrouve donc dans la situation d’accepter la hausse du franc ou de la freiner en achetant des euros sur le marché.





En ce qui concerne la balance commerciale, la force du franc atténue la hausse du prix de l’énergie et du coût des importations pour l’économie suisse. D’un autre côté, les exportations pâtissent du franc fort de manière générale, mais le succès des entreprises suisses à l’export et le relatif dynamisme du secteur exportateur atteste que l’érosion de la compétitivité a été absorbée jusqu’à présent. Tant que les mouvements sur la devise ne sont pas trop brutaux, les exportateurs peuvent s’adapter et les interventions de la BNS permettent de contenir au moins partiellement la force du franc.


Mais il est difficile pour la BNS de contrer la tendance structurelle du franc sans détériorer son bilan en intervenant massivement comme elle l’a fait par le passé. Cela est mal vu par les partenaires commerciaux. Le Trésor américain est très vigilant sur ce qu’il qualifie de tentatives de manipulation des devises.


Dans le contexte de forte croissance post-pandémique, la BNS trouvera peut-être le timing idéal pour limiter ses interventions et accompagner l’appréciation naturelle du franc vers un nouveau sommet et peut-être stabiliser le franc autour de sa parité avec un euro. Alors peut-être est-ce le moment pour les investisseurs suisses de profiter du franc fort pour investir dans la zone euro sur des actifs à fort potentiel de valorisation (voir cours sur l’immobilier).


Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, le 22 décembre 2021

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