L’énergie du futur se trouverait-elle sous nos pieds, en plein cœur de l’Europe ? Selon un nombre croissant de géologues, il semblerait que cela soit le cas et les découvertes récentes de gisements d’hydrogène blanc le confirment. Avant d’aborder pourquoi c’est une bonne nouvelle, il convient de rappeler les différentes couleurs qui ont été attribuées à l’hydrogène selon son procédé d’obtention.
Différentes “couleurs” pour l’hydrogène
Hydrogène gris/noir/brun : Il est produit à partir de ressources fossiles, comme le gaz naturel, via le procédé de reformage à la vapeur. C'est actuellement la méthode la plus courante de production d'hydrogène, mais elle génère des émissions de CO2.
Hydrogène bleu : Il est également produit à partir de ressources fossiles, mais les émissions de CO2 sont capturées et stockées ou utilisées, réduisant ainsi l'impact environnemental.
Hydrogène vert : Il est produit par électrolyse de l'eau en utilisant de l'électricité provenant de sources renouvelables, comme l'énergie éolienne ou solaire. Cette méthode ne produit pas d'émissions de CO2 mais dispose d’un faible rendement et d’un coût actuellement élevé.
Hydrogène rose/jaune : Il est produit par électrolyse de l'eau en utilisant de l'électricité provenant de l'énergie nucléaire. Il est considéré comme faible en carbone, mais il y a des préoccupations concernant les déchets nucléaires.
Hydrogène blanc : Il est présent naturellement dans le sous-sol et semble avoir le potentiel pour être exploité à grande échelle dans les années à venir
Hydrogène orange : Il pourrait être produit dans les années à venir par injection d’eau enrichie en CO2 dans les sous-sols contenant de l’oxyde de fer, ce qui le ferait réagir en cassant la molécule d’eau, générant ainsi de l’hydrogène
Figure 1 : Schéma synthétique des différentes “couleurs” de l’hydrogène
Source : Osselin et al, Orange hydrogen is the new green
Alors, pourquoi est-ce si prometteur ?
L’hydrogène blanc et l’hydrogène orange ont l’avantage d’être disponibles localement (sous nos pieds dans le sous-sol européen), de constituer une source d’énergie compétitive d’un point de vue économique (le forage serait similaire au forage des puits à eau, donc moins complexe que le forage pétrolier), d’être renouvelable (les réserves souterraines ne mettent que quelques années à se reconstituer alors que le pétrole met plusieurs millions d’années à se former) et de ne générer aucune émission de CO2 (puisque la combustion de l’hydrogène n’émet que de l’eau). Si l’on parvient à développer cette filière et que les moyens financiers sont déployés pour l’exploration-production, on pourrait assister à un changement de paradigme. Les producteurs d'hydrocarbures ont peut-être encore plus de souci à se faire, déjà que le renouvelable leur prend lentement mais sûrement des parts du marché de l’énergie !
Graphique de la semaine
Pour rester sur le thème de l’abondance énergétique, voici un graphique qui me procure une émotion positive à chaque fois que je le regarde : la part du renouvelable (solaire + éolien) en Allemagne ne cesse de croître dans le mix électrique.
Graphique 1 : Part des énergies renouvelables annuelle de la production nette d'électricité en Allemagne
Source : energy-charts.info
Avec le double-effet de la guerre en Ukraine (qui a éliminé son accès au gaz russe) et des objectifs ambitieux de l’UE pour 2030 sur la réduction des gaz à effets de serre, l’Allemagne est contrainte d’installer du renouvelable à toute vitesse, à tel point que les prix de l’électricité en Allemagne sont de plus en plus souvent négatifs les week-ends (quand la demande est basse alors que le vent souffle et le soleil brille) !
Des prix négatifs de l'énergie, c’est ça, l’abondance énergétique ;)
Si cette tendance se poursuit au rythme actuel, l'Allemagne pourrait disposer d'une électricité 100% renouvelable d'ici une douzaine d'années.
Mouvements sur les marchés
Les marchés des actions ont gagné plus de 2% en Europe et aux USA, confortés par la baisse de l’inflation américaine à 3% en glissement annuel. Bien que la hausse de la FED le 26 juillet 2023 soit toujours d’actualité, les anticipations se renforcent déjà que ce serait probablement la dernière. Sur ces niveaux de rendements, les institutionnels en profitent donc pour investir à taux fixe sur des obligations à maturités longues. La perception d’une fin de cycle de hausse des taux de la FED fait chuter le dollar. Mais attention, ce n’est pas le discours de la FED, toujours concentrée sur l’inflation sous-jacente proche de 5% (hors énergie et alimentation) qui reste élevée.
Tableau 1 : Synthèse hebdomadaire des mouvements observés sur les principales classes d'actifs
Cheers, Flavien @ The Investor Group
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