top of page

Abonnez-vous à notre bulletin d'information gratuit sur l'investissement et l'immobilier, 100% Suisse.

🔒 Votre e-mail restera confidentiel, zéro spam.

Merci pour votre inscription.

flvport

Et si l’inflation n’était pas morte ?



La hausse des prix à la consommation a été de +4,2% sur un an aux USA pour le mois d’avril 2021, en accélération par rapport à +2,6% enregistré le mois précédent. C’est la hausse annuelle la plus forte enregistrée depuis 2008 !


Prix à la consommation aux États-Unis sur 20 ans, progression annuelle en %



Peut-on parler de retour de l’inflation aux USA ? L’indice des prix a été largement tiré à la hausse par les prix de l’énergie (+25% sur un an). Le prix de l’essence à la pompe a même bondi de +49,6%, ce qui aura un impact psychologique marquant auprès des consommateurs. Le détail de l’indice montre que, hors prix de l’énergie et prix alimentaires, la hausse des prix est tout de même de 3%, comme l’indique le graphique ci-dessous. Certains secteurs, dont le poids dans l’indice est relativement faible, ont vu leurs prix grimper de plus de 20%, comme les véhicules d’occasion et les locations de voitures, et de 10% pour les billets d’avion, ces deniers n’ayant pas encore retrouvé leur niveau d’avant Covid. Parmi les augmentations de plus de 5 %, on retrouve aussi les prix du tabac (+6,8%), de la restauration rapide (+6,2%), des assurances auto (+6,1%), des transports (+5.6%). Même s’il y a un effet rattrapage après la crise sur certains secteurs, la hausse semble assez généralisée à l’ensemble des secteurs.



Faut-il s’en inquiéter, quelles sont les forces derrière cette accélération de l’inflation?


C’est un peu tôt pour savoir s’il s’agit d’un effet transitoire cyclique et classique après une crise ou d’un retournement structurel après des décennies de désinflation. Du côté des arguments cycliques, il faut suivre et comprendre les facteurs sous-jacents au regain d’inflation. La Réserve Fédérale américaine, garante de la maîtrise de l’inflation, ne voit à ce stade qu’un effet temporaire, mais surveille la hausse des salaires qui pourrait alimenter l’inflation, dans les secteurs sous tension, malgré le niveau encore élevé des demandeurs d’emploi. Les marchés financiers en revanche ont déjà commencé à anticiper une hausse des taux à moyen terme, avec les rendements des bons du trésor américain à 10 ans remontés à des niveaux proches proche de 2%, alors qu'ils étaient passés largement en dessous de 1% durant la crise de la Covid. Ces rendements à 10 ans sont un des meilleurs indicateurs à suivre. S’ils devaient s’installer durablement au-dessus de 2%, ce serait un indicateur de reprise économique et de hausse probable des taux.


La hausse rapide des rendements à 10 ans aux USA laisse penser que les marchés obligataires anticipent une normalisation de l’inflation, qui signifierait aussi la normalisation de la politique monétaire et la fin des taux ultra bas dans un horizon proche. Si les rendements à long terme se stabilisent autour de 2%, le scénario serait relativement bénin. S’ils devaient durablement dépasser 2%, ils valideraient le scénario de certains investisseurs qui redoutent une surchauffe de l’économie et un emballement des prix. A suivre de près !


Du côté d’un retournement structurel des prix qui annoncerait la fin de la désinflation, il y a deux arguments principaux. Premièrement, la tendance possible vers une démondialisation avec des relocalisations et la recherche, quoi qu’il en coûte, de l’autonomie alimentaire, sanitaire et énergétique sur fonds de rivalités commerciales. Deuxièmement, les luttes pour sauvegarder la planète contre le réchauffement climatique avec des politiques environnementales et de décarbonation industrielle, renchérissant le coût de l’énergie et des processus de production qui in fine sera supporté par le consommateur.


Une remontée des prix, qu’elle soit cyclique ou structurelle, au-dessus du niveau de 5% annuel mènera à un réajustement à la baisse des marchés financiers pour faire remonter les primes de risques sur le marché des actifs. Il faut se préparer à un tel ajustement qui serait naturel, mais en espérant qu’il soit ordonné et non pas chaotique. Alors mieux vaut se préparer à un peu plus de volatilité sur les marchés des actions, des devises et des taux. En Europe, le « laboratoire américain » en avance sur le cycle économique nous permet d’observer, car l’Europe prolongera la tendance inscrite aux USA avec quelques mois de retard.


Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 26 mai 2021

Pour réagir à cet article, n'hésitez pas à contacter epa.finconsult(at)gmail.com

コメント


bottom of page