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Comment la monnaie numérique va-t-elle nous impacter ?

Dernière mise à jour : 21 août 2023



Nous connaissons bien les billets de banque émis par notre banque centrale et dont la valeur est basée sur la confiance que les citoyens placent dans le pouvoir monétaire (monnaie fiduciaire). La monnaie numérique est envisagée comme la forme dématérialisée des billets et pièces, en complément des espèces. On parle alors de monnaie numérique de banque centrale sous l’acronyme (MNBC) ou en anglais Central Bank Digital Currency (CBDC).


La Suisse, la Zone Euro, les Etats-Unis et de nombreux pays travaillent sur la digitalisation de leur monnaie nationale pour introduire une version numérique. Nous allons répondre à quelques questions générales sur la monnaie numérique que vous devez vous poser.


Est-ce bientôt la fin des espèces ?


Les billets et pièces vont continuer de circuler. La MNBC est envisagée en complément des autres formes de monnaie déjà existantes. Elle sera conçue pour être l’équivalent numérique du billet, donc complémentaire aux espèces. Les banques centrales sont encore en phase d’investigation pour définir les caractéristiques exactes de leur monnaie numérique, de nombreux points sont encore en discussion et les projets sont à différents stades d’avancement.


Comment la monnaie numérique pourrait-elle fonctionner ?


La monnaie numérique serait détenue dans un ‘’porte-monnaie électronique’’ en dehors du périmètre bancaire. Les banques devraient assurer une passerelle entre comptes bancaires et monnaie numérique car il faut permettre aux citoyens de convertir leurs dépôts bancaires en monnaie numérique. Vous pourriez par exemple payer en monnaie numérique avec une carte ou une application mobile de la même manière que vous dépensez l’argent de votre compte bancaire. Cela reviendrait à établir un lien direct entre le citoyen et sa banque centrale en donnant le moyen gratuit de payer directement avec la monnaie émise par la banque centrale. La fonction de paiement par compte bancaire qui engendre des frais se trouverait ‘’court-circuitée’’ (voir le Graphique 1 et notre cours sur la politique monétaire).


Quels sont les avantages pour le citoyen ?


Comme les espèces actuellement, la monnaie numérique serait facile à utiliser. Elle serait utilisable par le grand public pour envoyer ou recevoir des paiements. Par exemple, un euro numérique permettrait à chacun d'effectuer des paiements instantanés et sûrs dans les magasins, en ligne et entre particuliers, quel que soit le pays de la Zone Euro ou la banque qui détient le porte-monnaie numérique.


La sécurité de la monnaie numérique sera équivalente à celle des billets. L’échange de l’argent détenu dans un compte bancaire en monnaie numérique représente donc une diminution du risque pour le client. La monnaie numérique est garantie par la banque centrale comme les billets. Le risque (certes minime) de perdre ses avoirs en cas de faillite bancaire disparaît. En Zone Euro, il serait prévu de plafonner la détention de monnaie numérique (montant en discussion) pour éviter la fuite des dépôts bancaires vers l’euro numérique, ce qui crucifierait l’activité des banques.


La monnaie numérique constituerait un moyen de paiement efficace et fiable. En fait, la monnaie numérique engendre un nouveau système de paiement qui fluidifie et sécurise les échanges, accélère le paiement (instantané) pour les commerçants de façon équivalente aux billets. Elle pourrait rendre obsolète le ‘’business model’’ de la carte bancaire, coûteuse pour les commerçants et les consommateurs. Actuellement, il n’y a pas de véritable alternative aux billets qui permette à le fois instantanéité des paiements, fiabilité et anonymat des transactions. Les banques n’ont jamais réellement développé les virements instantanés, elles y voient une concurrence à leur activité de carte bancaire très lucrative. La monnaie numérique devrait aussi permettre de limiter les risques actuels liés aux fraudes (carte bancaire ou virement).


La monnaie numérique permet l’inclusion financière. Elle permet d’inclure financièrement tous ceux qui n’auraient pas accès à un compte bancaire, notamment dans les pays émergents.


Quels sont les risques pour le citoyen ?


Piratage informatique et cybersécurité : c’est le risque le plus évident bien que les nouvelles technologies telles que celle de la ‘’blockchain’’* sont réputées plus sécurisées, il est possible d’imaginer que de nouvelles failles puissent être trouvées par des pirates de plus en plus sophistiqués.


Perte d’anonymat : un défi important est la préservation de l’anonymat au même titre que celui procuré par les billets. La traçabilité des transactions peut nuire à la confiance dans la monnaie numérique du grand public. Néanmoins, traçabilité n’est pas incompatible avec anonymat. La BCE, par exemple, assure d’emblée qu’elle garantira l’anonymat des transactions pour favoriser l’adoption de la monnaie numérique par le grand public.


Perte de souveraineté : les banques centrales garderont la souveraineté sur leur monnaie nationale, même numérique. Les monnaies numériques ne vont pas émerger comme une monnaie globale unique à la différence de ce qu’aurait pu devenir le projet mort-né Libra.


Alors la monnaie numérique, c’est pour quand ?


La mise en place de la monnaie numérique sera différente d’une juridiction à l’autre selon l’avancement des projets dans chaque pays, sauf dans la Zone Euro où l’introduction devrait se faire en même temps dans tous les pays ayant adopté l’euro. Selon la BCE, l’euro numérique pourrait voir le jour dès 2027-2028 dans la Zone Euro.


Graphique 1 : Schéma simplifié d’une possible introduction de la monnaie numérique

Source : Banque de France


Quelle technologie sera utilisée ?


Il serait possible de ‘’tokeniser’’ la monnaie numérique qui circulerait alors sur la chaîne de blocs (blockchain) ou alors de relier les chaînes de blocs avec les infrastructures existantes de règlement en organisant l’interopérabilité de la monnaie numérique avec les systèmes actuels de règlements des transactions.


Pour conclure, on peut dire que la monnaie numérique est en marche, naturellement et en parallèle à la numérisation de l’économie. Un retour en arrière ne semble pas possible compte tenu de l’intérêt stratégique de la monnaie numérique et l’avantage compétitif qu’elle procure. Elle pourrait donc devenir rapidement un puissant moyen de paiement, bon marché, fiable et garanti par la banque centrale. La monnaie numérique permettrait de lutter contre les fraudes et les activités illicites et de renforcer les systèmes monétaires et de paiements.


Graphique de la semaine

Les taux des bons du Trésor américains se sont tendus cette semaine. La partie longue de la courbe des taux a atteint des nouveaux sommets depuis 2007 à 4,32% pour le 10 ans. Un revirement des anticipations explique la hausse. Jusqu’à présent les marchés de taux évoluaient sous une double hypothèse qui s’avère irréaliste :


  1. Les taux ont assez monté pour combattre l’inflation

  2. La récession que la hausse de taux allait provoquer forcerait la FED à baisser très vite les taux


Ces anticipations sont remises en question. D’abord, la FED elle-même n’exclue pas de nouveaux tours de vis face à une inflation qui reste trop élevée trop longtemps. Ensuite, l’absence de signes tangibles de ralentissement économique voire l’émergence d’un possible rebond de l’activité au troisième trimestre aux Etats-Unis poussent les marchés à réviser le niveau moyen des taux qu’ils anticipent pour les 10 prochaines années.


Graphique 4 : Taux du bon du Trésor américain à 10 ans

Sources : TIG, FRED


Mouvements sur les marchés

Les actions ont perdu plus de 2% cette semaine face à l’inquiétude qui grandit en Chine et aux tensions sur les taux américains. Nous avions abordé la détérioration de l’économie chinoise sur plusieurs fronts la semaine dernière. L’inquiétude semble gagner les marchés financiers avec un retrait des investisseurs des actifs les plus risqués.


Tableau 1 : Synthèse hebdomadaire des mouvements observés sur les principales classes d'actifs



Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 20 août 2023

Pour réagir à cet article, n'hésitez pas à contacter epa.finconsult(at)gmail.com



*Blockchain (ou chaîne de blocs) : le FMI définit la chaîne de blocs comme un registre distribué dans lequel les informations relatives aux opérations sont stockées dans des blocs. Un nouveau bloc est relié à la chaîne de blocs existants au moyen d’un processus informatisé qui valide les opérations.



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