Les résultats de la BNS au premier trimestre 2024 sont passés inaperçus. Pourtant, c’est une bonne nouvelle car ils ont été positifs après deux années de pertes exceptionnelles.
En effet, la BNS a enregistré un total de pertes de 156 milliards de francs en 2022 et 2023. En revanche, au premier trimestre 2024 le profit a atteint un record de 59 milliards de francs, soit plus d’un tiers de la perte cumulée sur un trimestre provenant essentiellement des gains de change sur les reserves de change (38 milliards), gains sur les actions (15 milliards) et sur le stock d’or (9 milliards).
Est-ce la nouvelle tendance après les années terribles ? Ce n’est pas sûr. Les résultats de la BNS sont très volatiles, ils fluctuent au gré de la tendance sur les marchés financiers et de change.
Si le franc se déprécie ou si les prix des actions ou des obligations montent (baisse des rendements), alors les résultats de la BNS seront tirés vers le haut. Inversement, l’appréciation du franc contre les devises de réserve de la BNS, la baisse du prix des actions ou des obligations (hausse des rendements) génèrent des pertes sur ces actifs.
Il est difficile d’exclure une correction sur les marchés boursiers qui sont sur des niveaux de valorisation élevés ou le renforcement du franc, qui pourraient bien peser sur les résultats de la BNS à l’avenir.
La distribution de profits de la BNS à la Confédération et aux cantons se fera peut-être encore attendre.
Graphique 1 : Résultats de la BNS et réserves pour distribution future de la BNS
Sources : TIG, BNS
Graphique de la semaine
La baisse de 0,25% sur ses taux directeurs décidée par la BCE le 6 juin 2024 (à 3,75% pour le taux de dépôts) réduit l’écart de taux avec la BNS, qui avait abaissé ses taux de la même amplitude en mars 2024. L’appréciation de l’euro depuis quelques mois s’en trouve ralentie.
Graphique 2 : Taux directeurs de la Fed, BCE, BoE et BNS
Sources : TIG, Bloomberg
Mouvements sur les marchés
Après un mois de mai sans tendance, les bourses peinent à trouver une direction début juin. D’un côté, les marchés semblent rassurés par l’annonce très attendue de la BCE d’une première réduction de ses taux. D’un autre côté, la hausse des emplois créés aux Etats-Unis au-dessus des attentes vient percuter les anticipations de marché d’une baisse de taux prochaine de la Fed. Néanmoins, les rendements obligataires se détendent légèrement sur les échéances à 10 ans. L’incertitude s’amplifie à l’approche des élections européennes.
Tableau 1 : Synthèse des mouvements hebdomadaires sur les principales classes d'actifs
Article invité rédigé par Etienne @ EPA Finconsult, 12 juin 2024
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